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AVATAR EN IMAGES FIXES
La sortie de Avatar : la voie de l’eau suscite et suscitera maintes publications… Commençons aujourd’hui par le comic Avatar : le destin de Tsu’tey, scénarisé par Sherri L. Smith, avec des dessins de Jan Duursema, Dan Parsons et Doug Wheatley, pour une aventure solo de 190 pages, dont la vedette est Tsu’ley de la tribu des Omatikaya et qui pourrait se situer entre le premier et le second film, car il s’agit bien d’un récit indépendant qui, s’il respecte la Bible de l’œuvre cameronienne, développe des scénarios indépendants. On ne sera toutefois pas perdu, les graphistes ayant eu soin de respecter à la lettre la morphologie comme l’expressivité des Na’vi, l’ensemble de l’album baignant dans une couleur bleue due au coloriste West Dzioba. Entrée en matière certes car sont prévus pas moins de 10 albums one-shot se déroulant sur la planète Pandora (Delcourt).
HOWARD ET CORBEN, LA RENCONTRE DE DEUX GÉNIES
Un astre errant apparait dans le système solaire, planète énorme percutant Pluton et formant une masse incandescente qui se rapproche chaque jour un peu plus de la Terre où « un vent brûlant de plus puissant sembla dessécher l’air lui-même ». Si la boule de feu passe tout de même au large de notre planète, « les puissants rayons de l’étoile avaient calciné er empoisonné de vaste étendues auparavant fertiles, les décombres des grandes cités restèrent contaminés des siècles durant, l’ère de la technologie s’était achevé, les peuples qui avaient survécu retournèrent à la barbarie… ». Tel est le départ de Bloodstar, bande de Richard Corben d’après un texte de Robert Howard. Nous nous retrouvons alors deux-cents ans après le cataclysme, alors que deux chasseurs, Grom, petit être simiesque, et Bloodstar, jeune géant blond, chacun d’eux ayant autrefois appartenu à deux tribus s’étant fait une guerre féroce et meurtrière conclue par la victoire des Blonds, sont assaillis par des sangliers ; l’un d’eux percute Grom qui, se sentant perdu, va raconter à son ami comment il a connu le père de celui-ci, déjà nommé Bloodstar. Cette double mise en abîme permet d’aborder la saga de Grom et Bloodstar père, dont la fiancée a été enlevée par le frère de celui-ci, les deux hommes s’enfonçant dans des terres sauvages et sans pitié, devant vaincre un gigantesque serpent, puis un monstre gélatineux plus gigantesque encore… Quand il décide d’adapter à sa façon (y ajoutant le prologue), la nouvelle de Robert E. Howard La Vallée du ver, qui date de 1934, Corben est au sommet de son art. La bande, 92 pages en noir et blanc très légèrement teintée de bistre, est publiée aux USA en 1975, avant de voir sa traduction française sortir en 1980, dans une version hélas coloriée sans l’assentiment de son auteur qui en avait perdu les droits. Ensuite, 40 ans de silence et une recherche d’une dizaine d’années avant que les planche originales soient retrouvées, pour la présente édition enfin fidèle, préfacée par François Truchaud hélas disparu en 2020, et qui se révèle comme un des chefs-d’œuvre de Corben, lui-même disparu en décembre 2020, où l’on retrouve son art inégalable de la 3D obtenu grâce aux subtils dégradés ombrés avec lesquels il sculpte ses personnages, et son art du champ large où grouillent de multiples personnages, comme dans la bataille sans merci opposant les deux tribus antagonistes. Un monument, par un génie qui ne sera jamais oublié (Délirium).
MICHEL GOURDON À L’HONNEUR
Nous avons plusieurs fois déjà rendu ici-même hommage à Michel Gourdon, ce prolifique et infatigable illustrateur des couvertures du Fleuve Noir de la grande époque, notamment à l’occasion de la sortie de l’album Les “Angoisse” de Michel Gourdon , célébrant sa participation à la fameuse collection portant ce nom. C’est aujourd’hui un ouvrage plus modeste, Les XXV Premiers Cartons de Michel Gourdon, qui revient sur le travail de cet immense illustrateur, disparu en 2011 à l’âge de 86 ans, à l’occasion de son travail sur les collections “Espionnage” et “Spécial Police”, qu’il accompagna durant toute son existence, pour rien moins que 3500 couvertures, ont calculé ses fans, sans oublier quelques pas de côté pour le guilleret “Paris Flirt”. Au total, sur 288 pages, plus du double de documents, reproduits selon les gouaches originales de leur auteur, pour un parcours commenté par plusieurs de ses admirateurs, comme Philippe Aurousseau ou Michel Gaboriau, les couvertures du maître étant répertoriés selon ses récurrences graphiques : L’Homme de trois-quarts dos, Corps médical, Une histoire de bagnoles, Variation arborescentes, etc, en n’oubliant pas les illustrations qu’il fit pour les San Antonio. Dirigé par Marie-Christine de Caro et Patrick Bernard, une somme de souvenirs à garder précieusement.
À commander sur le site de l’association :
https://michel-gourdon.blogspot.com
VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION
Qui ne connaît par cœur cette annonce : « Vous pénétrez dans une autre dimension, une dimension pas seulement faite de lumière et de son, mais d’esprit, un voyage dans un pays merveilleux dont les frontières sont celles de l’imagination. Votre prochain arrêt, La Quatrième dimension ». Créé pour une première diffusion le 24 novembre 1958 par un scénariste américain nommé Rod Serling, la série, The Twilight Zone, qui compta cinq saisons jusqu’en 1964 pour un total de 156 épisodes, reste un modèle de production télévisuelle embrassant tous les genres, du fantastique horrifique à la pure sf, dans des épisodes d’une durée de 26 minutes pour la plupart d’entre eux. Des écrivains comme Richard Matheson, Ray Bardbury ou Charles Beaumont aux scénarios, des réalisateurs comme John Brahm, Jacques Tourneur, Richard Donner surent donner le meilleur d’eux-mêmes dans cette gigantesque anthologie dont on n’oubliera pas le présentateur Rod Serling, à la diction hachée, mal à l’aise serré dans son costume noir, mais qui est devenu un véritable mythe, disparu épuisé à 50 ans en 1975. C’est cette histoire et cet homme que raconte Philippe Poitiers dans les 256 pages au texte serré qu’il y consacre dans La Quatrième dimension, n’oubliant ni les suites (La Cinquième dimension, La Treizième dimension), ni les produits dérivés (novélisations, disques, comics), qui ne nous donne qu’une envie : voir et revoir encore un choix des meilleures histoires (Omaké books).
LA FAMILLE ADDAMS AU COMPLET – À L’ORIGINE DU MYTHE
Chas Adams
Qui ne connait Morticia et Gomez Addams, leurs enfants Mercredi et Pugsley, l’oncle Fétide, la chose et le cousin Machin (en v. f.) ? C’est la famille Addams, bien sûr, qui a fait son apparition le 18 mars 1933 dans les pages du New Yorker pour s’y incruster jusqu’en 1988, et dont le succès fut tel qu'elle donna naissance à deux longs métrages, deux films d'animation, sept séries télévisées — dont deux animées —, une comédie musicale jouée à Brodway, plusieurs jeux vidéo et nombre de produits dérivés, figurines comprises, sans oublier la série Wednesday de Tim Burton, inspirée par ses personnages, et qui a battu les records d’audience lors de sa première semaine de diffusion sur Netflix. La Famille Addams – aux origines du mythe, bel album épais de 224 pages, se veut un survol commenté des différents personnages addamsiens, regroupant 200 dessins de la patte du maître, dont une cinquantaine d’inédits, le tout provenant des archives de la fondation Tee et Charles Addams, créée en 1999 par Tee, la veuve de l’auteur disparu en 1988, et ayant réussi à conserver environ la moitié des 1600 dessins publiés. Introduit par un texte de H. Kevin Miserocchi, directeur de la fondation depuis le décès de Tee en 2002, ce recueil réjouira tous ceux et celles que l’humour addamsien fait sourire. Ainsi de la lugubre Morticia déclarant : «J’ai une épouvantable et soudaine envie d’être joyeuse». Mais on pourra aussi apprécier la méthode de travail de Charles, nombre de croquis préparatoires étant reproduit face à dessin définitif (Huginn & Muninn).
JEAN-PIERRE ANDREVON