Avant les séries, il y avait les Serials: plongez dans les plus incroyables des épopées de celluloïd.
Et puis Bela Lugosi en BD, l'intégrale de Conan, de Dune et Godzilla en récits uchroniques.
BD
Dans Sapiens Imperium, deSam Timel, Jorge Miguel, l’Empereur Amarcord Theosol, de la dynastie Kervan, a vaincu le descendant de la dynastie fondatrice de l’Imperium, celle des Khelek. Le nouvel empereur règne maintenant sur une galaxie comptant 530 milliards d’êtres évolués, humains et non -humains, ces derniers considérés comme des esclaves. Pour plus de sécurité, Theosol a fait déporter sur Tazma, une lune inhospitalière et glacée tous les membres de la dynastie Khelec, destinée à survivre dans un réseau de grottes dont l’accès est défendu par une base militaire. L’histoire commence 65 ans plus tard, alors que seuls quelques dizaines de milliers de Kheleks ont survécu, partageant leur exil avec le peuple des Lektars, humanoïdes pacifiques, ce qui n’empêche pas de subir le racisme de certains Khelec. On aura reconnu là quelques-unes des grandes lignes du space-opera classique, entre Dune, La Guerre des étoiles ou encore Star Trek. Mais que Sam Timel au scénario a intelligemment assimilé et adapté, en s’écartant des traditionnels combats d’aéronefs, pour axer son récit sur les rapports entre les différents protagonistes, au premier plan desquels le jeune prince Daridan et la princesse Xloti, qui vont parvenir à s’échapper des grottes en nageant à travers un siphon et affronter la garnison qui retient leur peuple prisonnier. Une révolte qui remonte évidemment jusqu’à l’empereur Theosol lequel, pris entre ses divers conseillers, hésitera sur la conduite à adopter, tandis que l’un de ses fils prendra le parti des Khelek. À l’image, Jorge Miguel, également responsable des couleurs en collaboration avec Andrea Meloni, opte pour un trait classique mais d’une grande finesse, sachant lors des scènes d’action – car il y en a tout de même, ainsi du combat entre deux metalnauts, robots de combat géants, dirigés par les deux fils de l’empereur se battant pour sa succession – se montrer aussi dynamique qu’efficace. Au total plus de 100 pages, et ce n’est là qu’un premier cycle, dont on va guetter la suite (Les Humanoïdes Associés).
La date du 11 septembre est dans toutes les mémoires et, si ce n’est pas le cas, il suffit d’y rajouter son millésime, 2001, pour revoir en pensée les deux avions de ligne s’écraser sur les tours jumelles de Manhattan – un de ces événements capables de changer la face du monde… Oui, mais s’il n’avait pas eu lieu ? C’est le postulat uchronique adopté par l’album portant ce titre et signé Fred Duval, Jean-Pierre Pécau & Igor Kordey, que l’on trouve dans la passionnante série « Jour J » (déjà 45 albums au compteur), qui à l’envi une réalité pour une autre, un simple détail suffisant parfois à bouleverser l’Histoire. Ici le complot ourdi par Ben Laden échoue, grâce à l’action d’un personnage réel, John Patrick O’Neil, ancien du FBI dit « Le Prince des Ténèbres » à cause de sa façon de toujours s’habiller en noir et qui, avec la complicité d’un marginal de la CIA, Bob Baer, va déjouer à temps l’attentat, non sans casse, un des deux avions, où a pris place une valeureuse agente, Sonia Carter, étant abattu par la chasse avant qu’il ne percute une des tours. Publié à l’origine en trois albums distincts, ici réunis, avec plusieurs pages de commentaires explicatifs, en un somptueux pavé de 195 pages, le récit, qu’il ne peut être question de résumer tant il est complexe, voit le démocrate John Kerry être élu à la présidence, le printemps arabe réussir, et la Syrie comme l’Irak devenir des démocraties ! De quoi rêver à un monde meilleur que celui qui est advenu, ce qui ne fait pas de mal (Delcourt).
Godzilla, Rage across Time, publié par Vestron France, revient sur notre monstre favori, mais en faisant remonter ses premières apparitions à l’Antiquité, ce qui nous est conté dans un chapitre où les dieux de l’Olympe se mobilisent pour vaincre la créature surgie des eaux, et qui leur donne plus que fil à retordre, même Jupiter armé de sa foudre s’y épuisant. Ce récit n’est qu’une de cinq parties d’un album de 128 pages, qui rend compte d’autant de ses apparitions dans diverses phases de l’histoire, l’Angleterre du XIVe siècle, chez les Vikings, ou encore dans le Japon féodal de 1274 où, scénarisé par Jeremy Robinson, il vient semer le trouble dans un combat de samouraïs en convoquant plusieurs de ses ennemis traditionnels, comme Ghidra. Dans cet épisode, le dessin de Matt Frank, qui évoque les miniatures japonaises parées de couleurs éclatantes fait merveille. Une somme aussi originale qu’amusante et qui, selon l’éditeur, sera suivies de bien d’autres, puisque Godzilla a l’espace-temps pour lui, et qu’il est toujours vainqueur !
Avec un premier tome sous-titré Le Réveil de l’Archimage, Nëcromants, signé au scénario par Olivier Gay et au dessin par Tina Valentino avec des couleurs d’Alice Scimia est ce qu’on peut appeler une fantaisie orientaliste, puisque situé dans un Moyen-Orient digne des Mille-et-une Nuits peuplé de magiciens, de Dragons et de spectres. On y suit les aventures trépidantes du jeune Acher qui, comme tout bon Nëcromants, est capable de communiquer avec les morts, dont la charmante Isia, qui fut danseuse du ventre. Mais à trop fréquenter le spectres…Voilà un album plein de charme, sans doute réservé aux jeunes lecteurs, mais on sait aussi qu’on peut être jeune de 7 à 77 ans, et bien au-delà… (Drakoo).
Jean-Pierre Andrevon
GLOIRE À LUGOSI
Une BD et une rétrospective à la Cinémathèque en l’honneur de l’acteur personnifiant Dracula.
La bande dessinée Lugosi : Grandeur et décadence de l’immortel Dracula paraîtra le 18 août aux éditions La Boîte à Bulles. Ce roman graphique revient sur la vie de Bela Lugosi, sa carrière et ses excès. Il est préfacé par François Theurel, un vidéaste spécialiste du cinéma de genre, dont la chaîne YouTube, Le Fossoyeur de Films, cumule près de 800 000 abonnés. "La bande dessinée que vous tiendrez entre les mains a su, par la force d’évocation du trait pur de Koren Shadmi, capter cette fascinante ambivalence, entre l’atmosphère ouatée des souvenirs du bambin et l’icône encombrante qui supplantera l’homme", annonce-t-il. Installé à Brooklyn, Koren Shadmi est illustrateur et auteur de bandes dessinées. Il est également enseignant à l’école des Arts Visuels de New York, structure dont il est lui-même diplômé. Ses œuvres ont été publiées en France, Allemagne, Italie, Espagne, Israël, Corée et naturellement aux États-Unis. Il travaille pour de prestigieux magazines comme le New York Times, le New Yorker, Wall Street Journal ou encore Playboy, et a vu son travail gratifié de nombreux prix. De sa Hongrie natale à Hollywood, de la célébrité mondiale à sa chute, cet album relate le parcours de Béla Lugosi, le Dracula mythique de l’âge d’or du cinéma de genre. Acteur emblématique du cinéma d’horreur américain des années 1930, mondialement connu pour avoir donné vie au comte Dracula, Béla Lugosi, couvert d’éloges dès ses premières apparitions sur scène et au cinéma, a aussi connu des heures plus sombres. Hongrois d’origine, sa carrière d’acteur à peine entamée, il se retrouva forcé de fuir son pays, pour avoir soutenu la révolution communiste. Arrivé aux États-Unis en 1922, il enchaîne les petits boulots et les seconds rôles, handicapé par sa mauvaise maîtrise de l’anglais. C’est pourtant son accent prononcé qui le mène à la célébrité en 1927, quand il interprète Dracula d’abord à Broadway, puis pour les caméras d’Hollywood. Cette BD retrace la vie d’un homme qui, après avoir touché les étoiles, connaîtra un déclin tragique. Son orgueil, son style de vie extravagant et son addiction aux drogues l’entraîneront dans une chute sans rédemption. À l’occasion de la sortie de l’album, la Cinémathèque Française organisera le vendredi 15 octobre 2021 une soirée Cinéma BIS consacrée à Bela Lugosi. Au programme, deux films cultes : 19h30 : Le Gorille, Allan Dwan. 22h : Plan 9 from outer space, Ed Wood. Places disponibles sur cinematheque.fr
CINÉ-LIVRES
LA FABULEUSE HISTOIRE DES SERIALS… Tomes 3, 4, 5 et 6
Il n’y a que trois mois que nous avions signalé la parution des deux premiers volumes de L’Histoire des Serials, de Gérard Escolano, un historien qui consacre sa vie aux recherches cinématographiques les plus pointues et les plus étendues possibles. Ce fou de l’édition nous revient avec les quatre volumes suivants (F à K pour les deux premiers, K à Ra pour la dernière livraison) présentés exactement de la même manière, 382 pages par volume, ceux-ci étant encartés dans un solide coffret. Il faudra à Escolano trois autres envois, soit neuf volumes au total pour atteindre le Z ce qui, nous prévient l’auteur, totalisera 3428 pages et 25000 illustrations envion, regroupant 760 séries. Autant que l’érudition qui ne fait l’impasse sur aucun détail de scénario ou de fabrication, on reste ébloui par l’esthétique des ouvrages, mosaïque de couleurs arc-en-ciel n’épargnant ni les fonds ni la typographie et riches d’une iconographie pas moins de 100 illustrations en moyenne par titre, affiches, photogrammes, pavés de presse reproduits de la taille du timbre-poste à celui de la carte postale. Les fantasticophiles se plongeront avec délice dans les 30 pages consacrées au Flash Gordon de Frederick Stephani et ses suites, et pourront aussi découvrir le moins connu Flying Disc Man from Mars ou encore les premiers pas du Green Archer qui n’était pas encore Green Arrow. Un travail colossal dont on ne sait s’il vaut mieux en féliciter le chercheur, l’écrivain, le maquettiste ou l’éditeur. Les Quatre, bien sûr ! Ce chef- d’œuvre d’artisanat risquant n’être guère disponible en librairie, on contactera l’auteur ici : gerard.escolano1@ numericable.com. Détail important, chaque volume ne coûte que 48 euros, ce qui, vu le travail, est proprement dérisoire (Gérard Escolano).
Jean-Pierre Andrevon
LIVRES
Qui a écrit : « Conan sembla surgir à mon esprit presque sans aucun effort de ma part et immédiatement un flot de récits se mit à jaillir de ma machine écrire, toujours sans effort. Il me semblait que je n’étais pas en train d’écrire, mais simplement de relater des événements qui s’étaient réellement produits. Pendant des semaines, je ne fis qu’écrire les aventures de Conan. Le personnage prit totalement possession de mon esprit, écartant tout ce qui pouvait se mettre en travers de l’écriture de ses récits ». Robert E. Howard, bien sûr, à propos de son héros le plus célèbre, dont Patrice Louinet présente les premiers textes, dont son tout premier, “Le Phénix sur l’épée”, où l’on voit naître le personnage, ou encore le très connu “La Citadelle écarlate”. Mais, nous prévient le maître d’œuvre, « les nouvelles de Conan n’avaient jamais été publiées (en volume, tant aux États-Unis qu’en France)telles que Howard les avait écrites, dans l’ordre où il les avaient rédigées, mais au contraire réécrites ou modifiées » par ses successeurs peu scrupuleux, qui y intégrèrent même des pastiches de piètre qualité. Voilà qui est réparé, avec des traductions enfin conformes aux originaux, dans un volume de 540 pages qui comprend aussi des nouvelles inachevées, des synopsis de textes non écrits ou des notes préparatoires. Un trésor pour les fans, qui sera suivi de deux autres volumes (Bragelonne).
Les éditions Robert Laffont continuent de publier toutes les suites de Dune, réactivant pour cela la fameuse collection Ailleurs et demain créée en 1970 par Gérard Klein, mais en abandonnant les couvertures métallisées pour de plus classiques jaquettes illustrées. Ainsi peut-on maintenant se procurer L’Empereur-dieu de Dune, Les Hérétiques de Dune et La Maison mère. De quoi se remettre en mémoire cet univers complexe, avant de pouvoir se mettre dans les yeux les images du film de Denis Villeneuve.
Jean-Pierre Andrevon
SÉRIE TV
ENTREVUE SANGLANTE
AMC accueillera bientôt Entretien avec un vampire.
Le réalisateur de "Mad Men" et "Game of Thrones", Alan Taylor, devrait réaliser les deux premiers épisodes de la série "Entretien avec un vampire" pour AMC. Taylor sera également producteur exécutif de la première saison don t le feu vert a été donné en juin et est basée sur le roman d’Anne Rice. Le projet a reçu une commande de huit épisodes en vue de faire ses débuts en 2022 sur AMC et AMC+. Rolin Jones sera scénariste, producteur exécutif et showrunner. Mark Johnson sera producteur exécutif aux côtés d’Anne Rice et de son fils Christopher.
LES G.I. JOE EN FORCE
Une nouvelle série autour des soldats héros américains.
Alors que Snake Eyes : G.I. Joe Origins est dans en salles depuis hier, Hasbro a annoncé une toute nouvelle série animée "G.I. Joe", qui fera ses débuts l’année prochaine, une seconde saison étant d’ores et déjà prévue pour 2023. La nouvelle série devrait avoir une plus grande liste de personnages que le nouveau film qui est assez autonome et semble restreindre les choses à Henry Golding en tant que Snake Eyes, Andrew Koji en tant que Storm Shadow, Samara Weaving étant Scarlett et Ursula Corbero la Baronne.