"Army of Thieves" fait sauter la banque sur Netflix
Et Freaks On nous livre une découverte argentine
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UN DÉMON AU FOYER
Une assistante sociale découvre qu’un enfant est la victime d’une force démoniaque.
They Live in the Grey est la nouvelle production des Vang Brothers, alias les frères Abel et Burlee Vang, auxquels on doit précédemment Bedeviled (2016) où cinq amis étaient terrorisés par une entité surnaturelle après avoir téléchargé une mystérieuse application. Ici, en enquêtant sur une affaire de maltraitance d'enfants, un e jeune assistante sociale découvre que la famille est tourmentée par une entité surnaturelle. Afin d'éviter aux parents de perdre la garde de leur enfant, elle doit faire face à ses propres peurs et utiliser sa clairvoyance pour arrêter la force malveillante.
FILMS EN VOD
ARMY OF THIEVES ***
Allemagne/USA. 2021. Réal.: Matthias Schweighöfer. (Netflix)
Sebastian est un employé de banque sans histoire dont la seule passion est l’ouverture de coffres-forts qu’il maîtrise comme personne. Il poste des vidéos sur YouTube dans lesquelles il parle son hobby, et évoque notamment l’histoire de Hans Wagner, serrurier allemand qui, après avoir perdu sa femme et son fils, construisit quatre coffres inviolables et s’enferma dans le dernier. Un jour, il reçoit une invitation à participer à un concours secret où s’affrontent les meilleurs casseurs du monde et y fait la connaissance de Gwendoline qui va lui proposer une mission incroyable : trouver et ouvrir les coffres de Wagner à travers le monde – alors qu’une pandémie de zombies frappe l’Amérique. Avec trois autres complices – Korina, spécialisée dans le piratage informatique, Brad, impressionnant homme d’action et Rolph, as du volant –, ils se lancent dans une course contre la montre, tandis qu’un policier d’Interpol, Delacroix, est à leurs trousses…
Army of Thieves se veut une sorte de préquelle/spin-off d’Army of the Dead centré sur le personnage de Dieter (alias de Sebastian) dans sa quête des coffres de Wagner, avant qu’il ne se retrouve aux USA au milieu des morts-vivants. C’est bien là le seul rapport avec le film de Zack Snyder, puisqu’il s’agit ici d’un film de cambriolage des plus classique – bien qu’il s’en défende avec humour. On suit donc les voyages de Dieter et sa passion naissante avec Gwendoline, et les tentatives avortées de Delacroix (véritable caricature façon De Funès dans Fantômas, interprétée par un Jonathan Cohen bien en peine de lui apporter la moindre épaisseur) pour les arrêter. Le tout est entrecoupé de séquences de zombies qui tombent totalement à plat, puisque le danger se situe à des milliers de kilomètres, et souvent réduit à des cauchemars. Matthias Schweighöfer se démène devant et derrière la caméra, et offre un film techniquement abouti, mais auquel il manque malgré tout une véritable raison d’être. Il ne parvient jamais à établir un lien avec Army of the Dead, et s’avère de ce point de vue très décevant, comme une promesse non tenue, comme un nom usurpé. Le passé de Dieter méritait-il vraiment qu’on lui dédie un long-métrage ? Après l’avoir vu, on peut vraiment se poser la question.
RESPIRA : TRANSGENESIS **
Argentine. 2019. Réal. et scén.: Gabriel Grieco. (Freaks On)
Ancien pilote de ligne licencié pour faute professionnelle, Leonardo trouve un emploi de fumigateur dans la campagne argentine. À bord d’un petit avion, il doit épandre des pesticides sur les champs environnants en échange d’un salaire intéressant. Il s’installe avec sa femme et son fils, mais rapidement, les habitants du village lui font part de leur colère à l’égard de son employeur qui ne respecte pas les mesures de précautions et empoisonne leurs enfants jusqu’aux abords de l’école. Leonardo se retrouve alors pris entre deux feux…
Film écologique et politique, Respira : Transgenesis se rapproche de productions sud-américaines comme Toxique ou Madres, mais aborde son sujet frontalement. On sent chez Gabriel Grieco l’envie de dénoncer un scandale d’État à travers son troisième long-métrage, mais cette volonté louable ne se traduit pas à travers un film efficace : l’intrigue avance à pas de charge, et les personnages manquent réellement de profondeur. Le suspense peine à s’installer, et faute de moyens, la violence se déroule hors champ. La durée réduite, qui aurait pu être un avantage, s’avère le principal handicap de Respira, qui ne parvient pas à créer une atmosphère et à entretenir l’angoisse. On est compatissant, mais jamais impliqué.
HYPNOTIQUE **
(Hypnotic) USA. 2021. Réal.: Matt Angel, Suzanne Coote. (Netflix)
Jenn traverse une période difficile de sa vie : séparée de son ex-conjoint après le traumatisme d’une fausse-couche, elle accepte de rencontrer le Dr Collin Meade sur les conseils de son amie Gina. Le psychologue fait appel à l’hypnothérapie pour redonner confiance en elles à ses patientes et les aider à surmonter leurs phobies avec de bons résultats. Et la thérapie donne rapidement des résultats positifs. Seul problème : Jenn soupçonne Meade de jouer avec son subconscient à des fins sinistres…
Après The Open House, le duo Matt Angel et Suzanne Coote livre un autre thriller horrifique pour Netflix, en faisant un peu mieux cette fois-ci. Ils portent à l’écran un scénario de Richard D’Ovidio (The Call) qui manque cruellement de surprise, et aborde l’hypnothérapie en jouant de tous les poncifs du genre. Le célèbre projet MK-Ultra de la CIA est au cœur du récit, bien que cette série d’expérimentations ait fait appel à des substances psychotropes et des électrochocs, rendant peu vraisemblable la possibilité de contrôler une personne par le seul recours à l’hypnose. Si l’on peut pardonner cette facilité, on arrivera à apprécier le suspense bien entretenu et l’interprétation des acteurs, à commencer par celle de Kate Siegel, épouse de Mike Flanagan qui l’a notamment dirigée dans The Mirror, Pas un bruit, Jessie, "The Haunting of Hill House", "The Haunting of Bly Manor" et "Sermons de minuit". Voici donc une production Netflix de série qui ne renouvelle en rien le genre et assure le minimum syndical.
NIGHT TEETH **
G.-B./USA. 2021. Réal.: Adam Randall. (Netflix)
Benny accepte de remplacer pour la nuit son frère Jay, chauffeur chargé d’accompagner deux jeunes femmes dans différentes soirées. Mais le petit boulot va lui révéler une vérité incroyable : les vampires vivent parmi nous, grâce à un accord passé avec les humains. Cependant, tout est sur le point de changer puisque Victor compte tuer les principaux seigneurs de la nuit pour devenir le maître de Los Angeles…
Imaginant une guerre des gangs au sein des vampires, Brent Dillon propose son premier scénario ici porté à l’écran par Adam Randall (I See You). L’idée est de renouveler le sempiternel thème du vampire, le transposant dans le monde des gangsters, avec une guerre larvée entre humains et vampires, voyant s’opposer différentes factions où violence et trahison sont monnaie courante. Si l’idée est intéressante et prometteuse, le film, malheureusement, met le style en avant, au détriment du fond. Les acteurs sont convaincants, mais il manque vraiment de la matière pour créer une mythologie parallèle à la hauteur des ambitions de la production. L’heure quarante n’est pas mise au profit du récit, qui enchaîne des scènes d’exposition manquant de drame, jusqu’à une conclusion plus dynamique, mais trop brève pour racheter l’ensemble.
Yann LEBECQUE