"Amityville" continue de hanter nos jours et nos nuits
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LE PREMIER ROMAN DE SALMAN RUSHDIE ENFIN RÉÉDITÉ
Les éditions Gallimard ont annoncé la réédition de Grimus, premier roman de l’auteur des Versets Sataniques. Rushdie n'avait que 28 ans lors de sa parution en 1975, la traduction française venant deux ans plus tard chez JC Lattès, dans une collection réservée à la science-fiction. Il n'avait jamais été réédité depuis, restant totalement introuvable, même sur des sites d'occasion. Grimus, sortira en poche chez Folio le 24 août en conservant la traduction que Maud Perrin avait réalisée en 1977. Dans ce conte fantastique, après avoir bu un élixir qui lui confère l’immortalité, un jeune Indien passe les 700 années suivantes à naviguer sur les mers. Lassé, il se rend finalement sur l’île montagneuse de Calf pour retrouver sa condition de mortel. De quête en quête, il se retrouvera face au créateur de l’île, et découvrira sa propre humanité. Dans ce texte, Rushdie explorait déjà les thèmes qui composeront son œuvre : la magie, la mythologie et la réflexion sur la nature de la réalité. Pour construire les personnages et la narration de Grimus, il s'était ainsi inspiré, entre autres, des pensées soufie, hindoue, chrétienne et nordique. Ursula Le Guin en parlait ainsi : « Un livre éblouissant, beau, drôle et perpétuellement surprenant ».
TOUT SUR AMITYVILLE
On connait bien sûr l’histoire : le 13 novembre 1974, dans une grande maison de style colonial située au 112 Ocean Avenue à Amytiville, le jeune Ronald Defeo, 24 ans, massacre au fusil les six membres de sa famille. Un an plus tard, la maison est vendue pour 80 000 dollars à la famille Lutz, parfaitement au courant de ce qui s’y passé, mais aucunement superstitieuse. Pourtant, 28 jours après leur aménagement, les Lutz quittent précipitation la maison pour ne jamais y revenir. Leur raison : les lieux sont habités par l’esprit du mal. Un sujet en or qui devint un best-seller écrit par Tom Rivers, avant de passer au cinéma devant la caméra de Stuart Rosenberg, considéré depuis comme un des meilleurs films d’horreur du genre. C’est ce film sur lequel s’est penché Frédéric Zamochnikoff dans Amityville, la maison du diable où, précisant bien qu’il ne s’intéresse pas à savoir si les faits sont authentiques ou s’il ne s’agit que d’une supercherie, il étudie l’œuvre plan par plan sur 354 pages, à l’aide de 1242 notices décrivant chaque scène par le menu, le tout étant illustrés par un photogramme format timbre-poste. Cette étude d’une mise-en-scène à la précision qui en impose n’a, semble-t-il, n’a jamais été faite de cette façon, ce qui en rend la lecture d’autant plus passionnante (LettMotif).
UN LOUP POUR L’HOMME
Mathieu Reynès, Valérie Vernay
La doulce France des années 1930, un petit village perdu dans la forêt où une mère louve attentive allaite les petits sur qui elle veille. Des coups de feu off, une bande chasseurs menés par « le Baron » en qui on verrait bien Willy Schraen revient avec son lot de de peaux trouées par la grenaille. On fête ça avec un bon repas pas spécialement végane, à la suite de quoi le chef de meute, mis en appétit, finit son repas avec et sur la domestique, Maria, qu’on retrouve pendue le lendemain (« Enterrez-le, brûlez-le, ou balancez-le aux cochons, qu’importe ! »), laissant une fillette de cinq ans, Maya (« …soit elle se rend utile, soit elle dégage…»). Solution choisie, puisqu’on retrouve Maya huit ans plus tard, qu’on appelle désormais la Sauvageonne, vivant seule en forêt… ou pas tout à fait seule puisque les loups familiers veillent sur elle et qu’un compatissant garçon du village, Markus, vient lui apporter de quoi subvenir à ses besoins, tandis que le fils du Baron, Eugène, ne détesterait pas l’avoir au bout de son fusil. Un loup pour l’homme, album écologique, férocement et justement anti-chasse, possède le parfum des Giono et aussi des séries campagnardes de Raoul Servais. Dû à Mathieu Reynès pour un scénario plein d’humanité où l’on pourrait presque regretter le virage fantastique de la dernière partie, et au dessin à Valérie Vernay qui, d’un trait tout simple et de belles nuances Pastel où excellent les bleu nuit de la forêt nocturne, il nous envoûte durablement au long de ses 184 planches aussi poétiques que nécessaires pour rappeler que les loups ne sont pas ceux qu’on croie (Dupuis).
MICHAEL MOORCOCK EN IMAGES
Grand maître de la Dark Fantasy, Michael Moorcock est surtout connu pour les aventures échevelées d’Elric de Melniboné, une sorte de Conan à sa manière. Mais d’autre héros de stature semblables sont nés sous sa plume fertile, ainsi de Ainsi Dorian Hawkmoon, dont les aventures s’étalent sur 7 volumes, à commencer par Le Joyau noir (The Jewel in the Skull en 1967). La saga se déroule dans une Europe du futur (ou parallèle ?) retournée au Moyen Âge suite au « tragique millénaire » et dominée par l'empire de Granbretanne, alors que l’Amerekh est à nouveau aux mains des Améridiens et que l’Asies est devenue un État immense, l’Asiacommunista. Dans le premier volume, le duc, après une défaite, s’est fait incruster dans le front le joyau noir du titre qui transmet à son ennemi le baron Meliadus tout ce qu’il voit. Il devra faire le voyage jusqu’en Orient pour s’en débarrasser. Mais avant cela il doit prêter main forte au comte Airain, du royaume de “Kamarg” , en passe d’être attaqué par les armées granbretonnes. Cette saga est en cours d’adaptation BD réduites à quatre albums, scénarisés par Jérôme Le Gris avec un dessin très cinématographique de Benoît Dellac. Nous en sommes aujourd’hui au second volume, La Bataille de Kamarg, en grande partie consacré à cette fameuse bataille où des engins ultra-modernes et des rayons destructeurs se mêlent à des combats de cavalerie sabre au poing, dans une suite de planches qui ne sont pas rappeler certaines séquences des Star Wars (Glénat).
LE GORE DES ALPES EN PLEINES FORMES
Régulièrement, la « petite » collection Gore des Alpes vient se rappeler à notre heureux souvenir avec ses minces parutions d’un genre qui n’a jamais baissé les bras – si on peut dire. Ce mois-ci, ce ne sont pas moins de trois volumes, numérotés de 21à 23 qui ont vu le jour. Citons Arvine sur ordonnance de Joël Cerruti où l’on voit le docteur Benoît Petite, cloué sur une chaise roulante après une agression, retrouver sa mobilité grâce ç une miraculeuse plante alpine, l’arvine du titre… et se venger. Game ovaire, signé Nicolas Millié se déroule dans un temple bouddhiste où s’en passe des belles après une invasion de lesbiennes sectaires. Hram enfin, de Christophe Siébert, se classe plus tellement dans la sf, puis l’intrigue se d »roule en 2035 la République indépendante de Mertvecgorod, « coincé entre la Russie et l’Ukraine », où le narrateur, devant identifier les cadavres d’une guerre dans les Carpates, tombe sur un temple fait de morts empilés : « Tête écorchés : 1838 (couvrant le toit). Troncs écorchés : 1827 (constituant les deux rangées de colonnes. Bras + mains écorchés : 1818 paires, constituant des 6 épaisseurs de charpente ». Bon appétit !
11 FANTÔMES
On les trouve dans le n° 36 (déjà) du Mook trimestriel Gandahar, créé par notre ami Jean-Pierre Fontana et dirigée par Christine Brignon et dont le titre, Château hantés, dit tout de son contenu. En effet les 11 auteurs et autrice convoqués, dont Fontana lui-même, l’inévitable et hyper-productif Philippe Caza, Céline Maltère et autres participant.e.s moins connu.e.s ont pour la plupart choisi de cadre leur intrigue dans un château réel, illustré par une photo ou un dessin. Celui de Tournoël pour Fontana, celui d’Azay-le Rideau, devenu Azay-le-Brûlé pour Emma Cornelis et même celui de Bundi, au Rajasthan, pour la voyageuse Anaïs Buffet qui y fait tourner une bollywooderie bien étrange. Tous récits très classiques, à l’exception de Caza qui, à son habitude, met les pieds dans le plat avec un rapport de gendarmerie surréaliste. Un bel ensemble.
TOLKIEN S’EXPOSE
Titrée Sur les traces de Tolkien et de l’imaginaire médiéval, conçue comme une exploration picturale et commentée de l'œuvre de J.R.R. Tolkien et de l'origine des légendes médiévales, voila une exposition centrée sur plus de 250 dessins et peintures de John Howe. Artiste de renommée internationale, Howe a d'abord illustré les romans de Tolkien, avant de participer à la direction artistique des deux trilogies cinématographiques Le Seigneur des Anneaux et Le Hobbit. Il a également pris part à la création artistique de la série Le Seigneur des Anneaux : Les Anneaux de Pouvoir.
L'exposition est complétée par d'authentiques objets d'époque médiévale (armures, épées...) et ponctuée d'œuvres contemporaines de Tolkien. On pourra la visiter à partir du 25 de ce mois, et jusqu’au 28 janvier 2024 à Landerneau, au Fonds Hélène & Édouard Leclerc, pour la culture, aux Capucins, 29800, Landernau.
FIRN : EN PLEIN FESTIVAL
Le FIRN (Festival International du Roman Noir) revient cette année avec sa 26e édition et une formule toujours plus ambitieuse sur plus de 3 jours. Ce festival, sis à Frontignan (Hérault, à 7 km de Sète) est ouvert à tous et notamment aux familles. Rencontres, tables rondes, balades littéraires, lectures à haute voix, ateliers d’écriture et/ou d’arts plastiques, expositions, performances, publications inédites, jeux et concours, concerts, nuits noires, et bien sûr une trentaine d’auteurs, comme Marin Ledun, Nathalie Bernard, Soufiane, Khaloua, etc. Les festivité » ont démarré hier, mais se poursuivront aujourd’hui et demain. Quelques exemples du jour : 16h30 Espace Gellhorn Mon Afrique à moi Avec Soufiane Khaloua, Marin Ledun, Dieudonné Niangouna et Gaea Schoeters. Samedi 24 juin – 18h30 Espace Gellhorn Bad trips en dystopie Avec Isabelle Amonou, Claire Duvivier et Martine Pouchain. Samedi 24 juin – 19h30 Espace Traven La nuit des bal(l)ades meurtrières Avec Simon Baril, Hélène Couturier et Makis Malafékas.
Renseignements et contacts : 04 67 18 54 92
JEAN-PIERRE ANDREVON