"Alien : Romulus": vu et approuvé par Ridley Scott
Dernière semaine pour la campagne de notre hors série H.P.Lovecraft
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Ridley Scott a déjà vu "Alien : Romulus" et le trouve génial
Le créateur de la franchise a déjà eu l'occasion de voir le film réalisé par Fede Álvarez. Chaque nouveau film de la saga "Alien" est un événement et l'année prochaine (le 14 aout en France) nous aurons l'occasion de voir «Alien Romulus» le film réalisé par Fede Álvarez, responsable de pépites comme "La Maison des ténèbres" ou le reboot de "Evil Dead" de 2013. Le réalisateur a confirmé que Ridley Scott avait vu le film. "Il voulait le voir avant tout le monde. Et chacun m'a dit que Ridley était vraiment dur dans ses jugements, surtout si cela avait quelque chose à voir avec l'un de ses films." Après la projection, il est venu me voir et m’a déclaré : "Fede, que puis-je te dire ? Ton film est génial". Pour moi, c'était l’un des meilleurs moments de ma vie, voir quelqu'un comme lui que j'admire, et l’entendre me parler pendant une heure de ce qu'il aimait dans le film. L'une des meilleures choses qu'il a dites était que les dialogues étaient fantastiques !".
« Alien Romulus » raconte l'histoire d'un groupe de jeunes dans un monde lointain qui se retrouvent face à face avec la forme de vie la plus effrayante de l'univers. Cailee Spaeny, Isabela Merced, David Jonsson, Archie Renaux, Spike Fearn et Aileen Wu en sont les protagonistes.
La 34e Semaine du Film Fantastique de Saint-Sébastien se déroulera du 27 octobre au 3 novembre.
Les films «Vermines», réalisé par le Français Sébastien Vaniček et «Trapped in an Infinite Loop», de Junta Yamaguchi, ouvriront et clôtureront la Semaine. Entre les deux dates, une sélection des meilleurs titres de films fantastiques de l'année, longs et courts-métrages, sera projetée, et différentes activités auront lieu pour compléter la programmation. Cette année, 32 longs -métrages et 38 courts métrages seront présentés.
Le Théâtre Principal sera le siège de la compétition internationale, où sera proposée la section officielle des longs-métrages de la Semaine, composée de 23 titres. Au Théâtre Victoria Eugenia, le long-métrage d'animation japonais "Le Château de l'autre côté du miroir" (2022) et le film suédois "Karusell" (2023) seront projetés lors de séances spéciales destinées aux jeunes. Il y aura également des marathons de courts-métrages internationaux et d'animation, une vitrine non compétitive de courts-métrages basques.
Cette année, la sorcellerie est le leitmotiv de la Semaine. La fête des rues du début de la semaine tournera également autour de la sorcellerie. Le Boulevard Saint-Sébastien sera le théâtre d’une foire avec des défilés et divers ateliers d'activités de toutes sortes, impliquant sorcières et sorciers.
FILMS EN VOD
SÉMINAIRE
Un slasher satirique***
(Konferensen). Suède. 2023. Réal.: Patrik Eklund. Scén.: Patrick Eklund et Thomas Moldestad d’après le roman de Mats Strandberg. Prod.: Ina Sohlberg. Photo : Simon Rudholm. Mus.: Andreas Tengblad. Mont.: Robert Krantz. 1h40. Avec : Katia Winter, Adam Lundgren, Eva Melander, Amed Bozan. (Netflix).
Les salariés d’une entreprise sont conviés à un week-end de cohésion, en campagne, afin de renforcer l’esprit d’équipe. Mais rapidement, le séjour prend un tournant inattendu quand des soupçons de corruptions et de malversations visent certains employés. Et quand un tueur masqué semblant surgir de nulle part s’invite à la fête, l’escapade vire carrément au cauchemar…
Le cinéma de genre en provenance des pays nordiques est souvent attractif et décomplexé. Preuve en est, à nouveau, avec Séminaire, diffusé sur Netflix. Réalisé par le Suédois Patrik Eklund, qui jusqu’ici a surtout œuvré sur des séries TV, cette production mariant comédie et slasher n’est certes pas un sommet du genre mais possède suffisamment de qualités pour ravir une partie du public. Si l’idée de base n’est pas nouvelle et évoque forcément l’excellent Severance de Christopher Smith, le réalisateur parvient néanmoins à tirer son épingle du jeu en misant sur la satire et l’humour corrosif. Plantant rapidement le décor avec ses salariés aux sourires figés peu enclin à passer du temps ensemble, le métrage, dans sa première partie, enchaine les situations cocasses (la construction de radeaux) avant de prendre, par la suite, un tournant horrifique sans jamais se départir de son esprit gentiment déjanté. Le film est ainsi ponctué de quelques scènes gore résolument cartoonesques (comme en témoigne la séquence dans le jacuzzi), quant au tueur, affublé d’un masque de chérubin un peu niais, il fait preuve, à plusieurs moments de sadisme et de cruauté, à l’image du piège qu’il installe sur la tyrolienne. Mais au-delà de cet aspect slasher, qui reste, avouons-le, assez classique dans sa forme, ce qui est particulièrement réjouissant avec Séminaire, est sa dimension hautement satirique qui tire à boulets rouges sur le capitalisme et ses conséquences, sur les dérives d’une société individualiste mais également sur sexisme, certains personnages masculins faisant preuve d’un machisme exacerbé. Voilà donc une petite production qui n’a d’autre prétention que celle de divertir et qui, sans être inoubliable, remplit sa mission.
DEADWARE
Game Over**
USA. 2021. Réal., scén., photo et mont.: Isaac Rodriguez. Prod.: Sarah Froelich. Mus.: Consumer Electronics et The Rita. 1h08. Avec : Ali Alkhafaji et Sarah Froelich. (Shadowz).
À la fin des années 90, deux amis de longue date mais habitant à des milliers de kilomètres l’un de l’autre, entament une discussion via leurs webcams respectives avant de découvrir un jeu horrifique auxquels il décident de s’adonner…
Les écrans tuent. En tout cas au cinéma. Après des œuvres comme Terreur.point.com ou encore Unfriended, Deadware en apporte une nouvelle fois la preuve. Réalisé par le Texan Isaac Rodriguez (qui n’en est pas à son coup d’essai en matière de found-footage), cette bande s’inscrit dans la veine toute récente de la desktop horror, qui consiste à raconter une histoire à travers un ordinateur et tente de se démarquer en relatant les méfaits d’un jeu vidéo supposé hanté. Le film s’ouvre ainsi sur une fenêtre de messagerie datant d’un autre temps et introduit rapidement les deux seuls et uniques personnages du récit, un homme et une femme, dans la trentaine, qui ne sont pas vus ni téléphonés depuis plusieurs mois. Ce dialogue, durant lequel ils évoquent notamment leur vie amoureuse, sonne juste et confère une réelle humanité aux protagonistes, campés par deux comédiens convaincants. Les voir découvrir les fonctionnalités d’Internet et les possibilités que le Web offre est assez amusant et rappellera sans aucun doute des souvenirs aux spectateurs ayant connu cette époque. L’intrigue démarre vraiment au bout d’une douzaine de minutes quand les deux héros découvrent le fameux jeu House of Hunger qui les invite à déambuler dans les pièces d’une effrayante demeure et à résoudre des énigmes. Si l’univers du jeu est réussi et que le réalisateur nous réserve deux ou trois jump scare, le procédé narratif montre cependant ses limites au bout d’un moment et s’avère quelque peu répétitif. Heureusement, la durée du métrage est assez courte (1h07) pour maintenir le spectateur en éveil jusqu’au dénouement. En résulte un film autoproduit au budget famélique qui se laisse regarder mais qui ne marquera pas l’Histoire du found-footage.
EXCROISSANCE
Du body horror glauque et décomplexé***
(Appendage). USA. 2023. Réal. et scén.: Anna Zlokovic. Prod.: Anna Zlokovic et Hadley Robinson. Photo : Powell Robinson. Mus.: Nick Chuba. Mont.: Alex Familian. 1h34. Avec : Hadley Robinson, Emily Hampshire, Kausar Mohammed, Brandon Mychal Smith. (Disney+).
Hannah, une designeuse travaillant dans le milieu de la mode, voit son existence chamboulée le jour où, d’une tâche de naissance, surgit une excroissance qui va peu à peu prendre vie et tenter de contrôler la jeune femme. Cette dernière va alors sombrer en plein cauchemar…
Inutile d’y aller par quatre chemins : ce film divisera les fantasticophiles et s’adresse avant tout aux amateurs invétérés de body horror et de cinéma d’exploitation des années 80. Car Excroissance évoque fortement les œuvres du génial Frank Henenlotter, auquel la réalisatrice Anna Zlokovic (dont c’est le premier long-métrage) semble clairement se référer. L’atmosphère poisseuse, les excès gore et les effets spéciaux de plateau parfois rudimentaires mais qui accentuent le côté malsain de l’entreprise (la créature née d’Hannah) renvoient immanquablement à l’univers de l’auteur de Brain Damage. Néanmoins, la cinéaste possède sa propre identité notamment dans sa manière de poser les relations entre les personnages à l’image de cet étrange repas de famille au début du film. Puis, peu à peu, le récit glisse vers l’horreur avec les mutations corporelles subies par l’héroïne et son excroissance qui devient, au fur et à mesure, une entité à part entière. Anna Zlokovic distille ainsi le malaise au gré de détails, comme quand Hannah se gratte les ongles de manière maladive et obsessionnelle. Le scénario prend ensuite une tournure assez inattendue et ce, jusqu’au dénouement que certains jugeront risible mais qui renforce le côté métaphorique du métrage, qui aborde les thèmes du rapport aux autres et de l’acceptation de soi. Fortement influencée par le cinéma d’horreur des années 80 et s’appuyant sur une interprétation convaincante, Excroissance est une série B atypique et à contre-courant de la plupart des productions actuelles, qui, rien que pour ça, mérite d’être visionnée.
Erwan BARGAIN