Alan Moore en réédition Vintage des années "2000 A.D"
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CE WEEK-END : SALON FANTASTIQUE ET JAPAN PARTY !
Annoncé depuis longtemps, c’est bien les 30 et 31 mars et au 1er avril que se tient, au parc Floral de Paris, route de la Pyramide dans le 12e arr. Rencontres, débats, concerts, une « Zone de combat » et un « Exposition cauchemar » sont au menu avec bien d’autres festivité, trop nombreuse pour être récapitulées, mais qu’on peut trouver notamment ici : https://event.imagin-con.org/sessions.
LE RETOUR DE CHRISTINE RENARD
On n’a pas oublié Christine Renard, disparue en 1979 à l’âge de 50 ans, alors qu’elle mettait la dernière main à un roman jeunesse, tiré d’un précédent ouvrage adulte resté inédit, et qui fut édité de manière posthume en 1980 sous le titre «La Nuit des lumineux». Le manuscrit original, considéré comme perdu, a été retrouvé par l’infatigable Richard Comballot, d’où l’édition aujourd’hui, sous son premier titre et dans une version remise en forme de Au clair de la Terre…À Hendaye, de très étranges événements se sont déroulés il y a vingt ans. Quinze enfants sont nés avec la même constitution angélique, tous artistes, tous réunis par la suite dans un atelier parisien autour de l’un d’entre eux, Christian Silverberg. Que sont-ils ? Des êtres immatériels venus d'un monde parallèle ont-ils franchi, grâce à une note de musique, l'abîme qui les séparait des habitantes de la Terre ? De ce récit qui peut faire penser par son thème aux Coucous de Midwitch » » de John Wyndham, George W. Barlow écrivait à l’époque de sa première édition : « À la fois lumineux et angoissant, ce roman inédit de Christine Renard conjugue avec brio le malaise du fantastique avec l'éblouissement de la science-fiction. Un roman frappant et captivant, irrigué d’une séduisante esthétique « vintage »,"chant simple et pur et doux-amer de violon ou de flûte ». C’est dire s’il faut (re)lire ce texte d’une autrice que l’on n’oubliera pas et dont son nouvel éditeur, André-François Ruaud, dans sa postface, retrace le parcours de «cette voix majeure de l’imaginaire français» (Les Moutons électriques).
TOUT CHRISTOPHER NOLAN
Les études concernant nos cinéastes favoris sont toujours les bienvenus. Ce mois-ci, ce sera un bel album de 176 pages, Christopher Nolan, le cinéaste iconique et ses films, signé Ian Nathan, dont l’édition française ne peut qu’avoir été suscitée par le succès tant public que critique, et qui plus est couronné par six Oscar, de son Oppenheimer. On suit classiquement le réalisateur depuis son enfance où, comme beaucoup de ses confrères, il s’exerça au super8, et quant à ses coups de cœur, on peut noter Blade Runner mais aussi Spielberg, d’où la science-fiction en ligne de mire, ce que confirmera sa carrière future, riche de 12 films seulement, chacun étant ici résumé de façon limpide et instructive. On y apprend ses méthodes de travail, tout prévoir 6 mois à l’avance en faisant répéter ses acteurs afin que sur le set ils connaissent ses répliques mot par mot, se fier au maximum aux décors en dur, comme les rues de Gotham pour ses Batman, et prendre comme modèle pour ses perspectives chamboulées le graveur Escher, ce qui est particulièrement évident pour Inception, qu’il considère aussi comme le James Bond qu’il n’a jamais pu réaliser. Pour le reste, on n’a plus qu’à se plonger dans les pages d’un ouvrage passionnant, très richement illustré (Du May).
LA GUERRE DU LOUP
Si l’on est cerné par les zombies, plus rares sont les loups-garous à nous mettre sous leurs dents… Qu’on se rassure, la série World War Wolves, scénario Jean-Luc Istin, dessin de Zivorad Radivojevic, est là pour comble un manque. Une épidémie de lyncanthropie se déclare et submerge les États-Unis. La société s’effondre, certains groupes résistent, s’enfermant dans des villes-bunkers, ce qui est la pièce maîtresse de Maudits soient-ils, déjà le quatrième épisode d’une série qui semble viser pour sa longueur les Walking Dead de Robert Kirkman. Du classique bon teint certes, où toutes les cases sont cochées, avec quelques adjonctions (les loups-garous sont invulnérables à défaut de balles d’argent) et des références à foison, ici un assaut avec des murailles submergées par les bêtes et qui vient du World War Z de Marc Forster. Le dessin très réaliste, avec son noir et blanc de vieille série TV rend le rendu très efficace, les loups, hauts de deux fois une taille humaine étant particulièrement effrayants (Soleil).
UN PREMIER ROMAN SIGNÉ ELIZABETH A. LYNN
Née le 8 juin 1946 à New York, ayant commencé à écrire de la science-fiction et de la fantasy au début des années 70, l’autrice publie son premier roman L'Œil du peintre (A Different Ligh) en 1978, publié en France en1981. Retraduit et réédité cette année sous le titre Une autre lumière, il nous permet de revivre le destin de Jimson Alleca, peintre renommé atteint d'une maladie incurable même dans le lointain futur galactique où se déroule le récit. Soigné, il pourrait vivre encore une vingtaine d'années, à condition de ne jamais prendre un vaisseau interstellaire car l’espace lui ferai fatal au bout d’un an. Seulement Jimson voudrait connaître la lumière d’autre soleils et, qui plus est, il est amoureux d’un pilote spatial… Que va-t-il faire ? Écrit avec délicatesse mais non sans une certaine naïveté de facture, ce roman dévoile sans fard la dimension sexuelle de l’autrice, une des toutes premières femmes du milieu SF à entrer dans le cercle LGBT, ce que ses textes suivants ne démentiront pas. À (re)découvrir (Les Moutons électriques).
ALAN MOORE RIDES AGAIN
Si l’on pense à La Ligue des Gentlemen extraordinaires, c’est immédiatement le nom de son prolifique scénariste qui vient à l’esprit : le grand Alan Moore. Ce qui ferait presque oublier le grand nombre d’autres bandes dont il fut le créateur, notamment lors de ses débuts, où il en abreuvait cet excellent magazine britannique qu’est 2000 AD. Ainsi de SkizZ (1983) où une créature de l’espace s’écrase sur Terre avec son astronef, et qu’une jeune fille recueille après l’avoir découverte cachée dans sa cave. Mais cette visite impromptue n’a pas échappée à l’État qui, en la personne de l’odieux Van Owen, va mettre la main dessus et, persuadé que SkizZ, qui se trouve être l’interprète de l’Empereur de Tau-Ceti, représente l’avant-garde d’une force d’invasion, va le soumettre au troisième degré. On aura reconnu là le thème de E.T., qui venait de sortir, ce dont Moore ne se cache nullement, ayant voulu pour une fois évacuer sa noirceur habituelle pour une fable optimiste lui permettant un portrait global des déshérités du Londres de l’époque, SkizZ finissant par être sauvé par un trio formé d’une gamine de 15 ans en mal d’école, d’un motard marginal et d’un simple d’esprit à la force herculéenne. De l’émotion et des sourires donc avec cette centaine de pages en noir et blanc magnifiées par le dessin rigoureux de Jim Baikie, qui a su donner à son Alien à tête de lapin et corps de kangourou une présence aussi touchante que poétique (Delirium).
EN BREF
• Comment Elon Musk et quelques autres célèbrent-ils, avec un peu d’avance, l’établissement de l’Homme sur Mars ? «Le Système solaire est à nous. Prenons-le ! Faisons de Mars un nouvel Eden. L’espace est une arche de Noé» (etc). Ce qui n’est pas l’avis de Clay Howard Sawyer, seul survivant de MarsUnivers, première base martienne détruite et, sa femme décédée, ayant réussi à regagner la Terre où il est pressé de questions à répondre dans le sens qu’il faut. Problème, il a perdu la mémoire. Ou fait-il semblant ? L’Occupation du ciel, du Belge Gil Bartholeyns, roman «immobile » où l’astronaute est aussi confronté aux gigantesques incendies qui ravagent les États-Unis, fascine autant qu’il déconcerte (Rivages).
• Les «Lefranc», depuis la disparition de Jacques Martin en 2010 continuent de nous arriver régulièrement (comme les «Alix» d’ailleurs), aux mains de divers auteurs et dessinateurs qui se moulent dans les pas de maître avec un art confondant du copier-coller. Ainsi de Bombes H sur Alméria où, en 1963, un bombardier nucléaire du Strategic Air Command explose au-dessus de l’Espagne avec sa mortelle cargaison. Heureusement, Lefranc est sur place. D’après un incident réel, Roger Seiter au scénario et Régic aux dessin d’un réalisme impeccable nous permettent de ne pas perdre de vue notre increvable reporter (Casterman)
• Le Far West, fin du XIXe siècle. Kandal Jones, un chasseur de prime qui sème les cadavres sur son passage, est suivi par un croque-mort qui se repait littéralement de Le Far West, fin du XIXe siècle. Kandal Jones, un chasseur de prime qui sème les cadavres sur son passage, est suivi par un croque-mort qui se repait littéralement de ses victimes, car il s’agit d’un gobelin affamé. Okaar Albericht, lui, est un nain chercheur d’or et qui en trouve, jusqu’à remplir sa cave. Le malheur est que, découvrant au fond de sa mine un temple antique, il réveille l’Homme en noir, un nécroman qui lève une armée de zombies. La guerre est déclarée où, sur un scénario de Jean-Luc Istin qui sinue entre La Tour sombre de Stephen King et Lovecraft, Betrand Benoît, avec Najan aux couleurs, livre une épopée à l’hyperréalisme cinématographique qui n’a pas fini de nous faire frémir puisque Le nain, le chasseur de prime & le croque-mort n’est que le premier tome de West Fantasy, une série qui va en compter cinq (Oxymore).
Jean-Pierre Andrevon