HARRY POTTER S’EXPOSE
À partir du 21 avril, les visiteurs pourront se promener dans des galeries immersives de Harry Potter™ : L'Exposition, ouverte à Paris Expo Porte de Versailles. Depuis sa première à Philadelphie il y a un an, plus d'un million de visiteurs ont découvert cette exposition célébrant Harry Potter et l'ensemble du Monde des Sorciers. Les visiteurs pourront participer à un voyage unique dans les secrets de tournage des films, voir les véritables costumes et accessoires, à la redécouverte des personnages emblématiques, des décors et des animaux vus dans les Harry Potter et Les Animaux Fantastiques, ou encore Harry Potter et l'enfant maudit. À l’extérieur de l'exposition, les visiteurs pourront également profiter de la boutique présentant des objets de collection et des friandises, y compris des œuvres d'art sur mesure de MinaLima – le duo de graphistes des films Harry Potter et Les Animaux Fantastiques –, des bouteilles de Bièraubeurre, des Chocogrenouille et les Dragées surprises de Bertie Crochue, et autres surprises.
1 Pl. de la Porte de Versailles, 75015 Paris, tel. : 01 40 68 22 22
LE BIO-ENGINIERING EN QUESTION
On connait et apprécie l’Américain Neal Stephenson, auteur notamment du cyberpunk « Le Samouraï virtuel ». Son plus récent roman, Termination Shock (2021), vient d’être traduit en deux volumes sous le titre Le Choc terminal, où l’auteur revient sur à l’inverse au très proche futur et à l’écologie. Parce que la montée des eaux menace l’existence des Pays-Bas, la jeune reine Frederika Mathilde Louisa Saskia s’accoquine avec le milliardaire Texan T.R. Schmidt, (Elon Musk ?) qui prétend avoir la solution au dérèglement climatique : s’inspirant de l’éruption du volcan Pinatubo, en juin 1991, qui provoqua pendant deux à trois ans un refroidissement mondial de 0, 6°, il a inventé un canon vernien gigantesque envoyant dans l’atmosphère des bombes remplies de soufre, ce qui effectivement modifie le climat en faisant baisser la température. Mais si le bénéfice pour les uns était néfaste à d’autres ? L'Inde par exemple, qui voit son système de moussons perturbé, ce qui menace de famine sa population entière… Avec ce texte, Stephenson pointe du doigts les dangers pire que le mal qu’il veut combattre que peut représenter le bio-enginiering, à savoir projeter des aérosols dans la stratosphère, technique à laquelle pense certains pays comme les États-Unis, une expérience du genre ayant d’ailleurs eu lieu postérieurement d’un an après la publication du livre, le 24 décembre 2022, date à laquelle la start-up Make Sunsets a lancé depuis le Mexique des ballons de particules soufrées dans la stratosphère. Malheureusement pour l’auteur, il s’est enferré là dans un sujet beaucoup trop réduit pour fournir la somme d’un double ouvrage comptant en français 850 pages, où il se perd à l’envi dans des péripétie annexes interminables et de longues descriptions psychologiques, flashbacks à l’appui, du moindre des personnages qu’il met en scène. Comme quoi à vouloir bien faire… Ce qui ne doit en aucun cas semer le doute sur un auteur qui a encore beaucoup à dire en nous surprendre mais, en ce qui concerne « Le Choc terminal », conseil d’ami, mieux vaut s’abstenir (Albin Michel – “Imaginaire”)
DAVID DUCHOVNY RIDES AGAIN
Aurait-on oublié David Duchovny, Le Fox Mulder des X-Files, l’écrivain Hank Moody de Californication ? On l’a certes aperçu récemment (2022) dans La Bulle, de Jud Apatow, comédie satirique sur un Hollywood covidé, mais le cinéma comme la télé semblait l’avoir abandonné… Pourtant, 62 ans au compteur, il était de passage à Paris fin mars pour présenter son second roman (sur cinq en huit ans, qui figurent sur la liste des best-sellers du New York Times) traduit chez nous : la Reine du Pays-sous-la-terre. Une fantasy urbaine, où une jeune femme se bat pour son amour contre des créatures mythologiques sur fond d’hommage au métro new-yorkais (le nom original étant Miss Subways) et de débats sur le melting-pot, l’éducation, la culture. Car notre homme est devenu écrivain à succès, Martibade même que, chanteur rock folk, il a déjà sorti trois albums. Citons le classique et efficace Hell or Highwater, qui nous plonge dans une sorte d’Amérique éternelle. «Done some good, I’ve done some bad, like any man I bet» / «J’ai fait des choses bien, d’autres mauvaises, comme tous les hommes je parie». Pas de doute, ce végétarien anti-Trump « viscéral » is Alive and Well. Occasion de le saluer comme une vieille connaissance.
NKVD VS SUPER-POUVOIRS
En 1921, alors que sur le territoire de la Russie la guerre fait encore rage entre Blancs et Rouges, le neuropsychologue Aleksey Louzhin est à la recherche de «Dusha » des êtres possédant des capacités hors du commun, télépathie ou précognition, dans le cadre du projet YM, visant à doter la révolution bolchévique de super-combattants. Louzhin a notamment pu récupérer une jeune fille prometteuse, Martina, dite « Yeux Blancs ». Mais, avec l’arrivée de Staline au pouvoir, le projet est abandonné. Pire, les élèves du chercheur sont exécutés, tandis que lui-même, désormais « ennemi du peuple », est envoyé casser des cailloux au Goulag, ignorant que Marina a survécu, à épousé un boxeur champion d’URSS et donné naissance à une petite fille, Likha, dont les pouvoirs se révèleront supérieurs à ceux de sa mère. Mais 15 ans ont passé et, en 1937, Louzhin est libéré par le NKVD, sous condition qu’il reprenne ses recherches, car la guerre menace, et le pouvoir admet qu’il va avoir besoin de psychosurdoués. Alliant une bonne documentation sur la période la plus sombre du stalinisme et le thème emblématique des mutants à exploiter, l’Espagnol Francisco Ruizge, auteur complet, a su tracer, avec Dusha, un récit fonctionnant sur de nombreux flashbacks et un dessin sobre mais réaliste, un thriller historico-politique teinté de fantastique qui nous laisse sur notre faim puisqu’il s’agit d’une histoire en deux volumes, dont on attend avec impatience le second (Glénat).
LE CINÉMA BRITANNIQUE AU COMPLET
C’est à un territoire largement laissé de côté par la critique qu’explorent, dans leur Dictionnaire du cinéma britannique, Jean-François Baillon et N. T. Binh (de Positif). Si l’on se souvient du mépris de Truffaut le concernant (« Cinéma et anglais est une contradiction dans les termes »), cet ouvrage de 715 pages en est une éclatante réfutation. Cette véritable encyclopédie (malgré les précautions liminaires des auteurs), qui va de A (Aardman) à Z (Zoulou – pour rappeler l’excellent film de Cy Enfield) n’oublie rien, avec une insistance particulière à titiller notre mémoire sur les réalisateurs qu’on aurait pu oublier, comme Anthony Asquith (« l’un des cinéastes de la fin du muet les plus inventifs et prometteurs à l’égal d’Hitchcock »), tout en étant, disons prudents, sur d’autres (Michael Anderson). Le fantasticophile se précipitera évidemment à la lettre H pour Hammer, « qui installe de façon durable la firme comme acteur majeur du cinéma d’horreur ») mais tout est à lire, en rangeant précieusement l’ouvrage (enrichi d’un fort cahier photos) à portée de main dans nos rayonnages, pour y piocher à volonté ce qui nous reste à apprendre (Vendémiaire).
ÉCRIS TA SÉRIE !
Lancé en 2020 par le Centre national de la cinématographie et de l’image animée (CNC), en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale, « Écris ta série ! » est un défi d’écriture collective qui s’adresse aux jeunes de 15 à 18 ans pour les sensibiliser à l’écriture scénaristique. Réalisé en temps scolaire et hors temps scolaire, il concerne les lycées et les structures d’animation jeunesse de la métropole et des DOM-TOM. Durant ce travail collectif qui a commencé au mois de décembre 2022 et qui doit se clore au début du mois de mai 2023, les jeunes vont pouvoir s’exprimer à l’oral et l’écrit, libérer leur créativité, s’écouter et débattre à partir de l’univers de la série. Les projets sélectionnés par des jurys constitués de professionnels pourront remporter un prix dans les catégories suivantes :
· Prix du défi Écris ta série ! 15-18 ans ;
Prix du défi Écris ta série ! collégiens de 4ème et de 3ème ;
· Prix spécial Sport et valeurs de l’Olympisme
La date limite d’envoi des dossiers de scénarisation a été fixée au 6 MAI minuit. Chaque dossier doit inclure :
–une page de présentation
–le concept de la série (1 à 2 pages)
–des éléments d’arches (format libre)
–la présentation des personnages principaux
–le scénario d’un épisode pilote
–une courte note d’intention de 1 page (facultatif pour les 4e et 3e)
–facultatif : un moodboard (planche de tendances ou d’inspirations qui aide à définir les grandes lignes esthétiques du projet).
Pour en savoir plus
Écrire un récit en groupe : https://www.scealprod.com/atelier-ecriture-ligne-sceal-studio/
Site web :
https://www.scealprod.com/
Jean-Pierre Andrevon
MOURIR EN MAI : LA CIBLE ÉTOILÉE DE STÉPHANE KELLER
Après son ‘’Jour des Fous’’, thriller de science-fiction dans la veine du Soleil Vert de Richard Fleischer et sa trilogie historico-policière nous replongeant de l’Algérie de la décolonisation à la France des années 70, en passant par l’assassinat de JFK (‘’Rouge Parallèle’’, ‘’Telstar’’ et ‘’L’affaire Silling’’), Stéphane Keller nous revient ce mois-ci avec ‘’Mourir en mai’’. Dans ce roman uchronique, alors que Roosevelt se meurt outre-Atlantique, la France libérée dirigée par le général De Gaulle est prise en étau entre les communistes du bloc de l’Est et les libéraux du bloc de l’Ouest incarné par le personnage plus qu’équivoque de Jean Monnet, l’un des pères du Marché Commun Européen. Dans cette course contre la montre pour prendre le contrôle de notre pays, c’est ce dernier qui dégaine le premier en confiant à un commando de l’OSS (l’ancêtre de la CIA) le soin d’éliminer De Gaulle du paysage politique. Recrutant des rescapés de la division Charlemagne ayant servi le 3ème Reich jusqu’à la chute d’Hitler, les comploteurs se lancent alors dans une opération très spéciale en vue de changer radicalement le cours de l’Histoire. L’auteur nous embarque ainsi avec un sens du vérisme avéré dans un récit trépidant rappelant l’épatante Cible Étoilée réalisée par John Hough (1978) dans laquelle Max Von Sydow abattait astucieusement le général Patton campé par George Kennedy en faisant croire à un malencontreux accident. Happé par le souffle romanesque de ces 400 et quelques pages, trop courtes serait-on tenté d'ajouter tant on se régale des rebondissements concoctés par Keller, on se plonge avec délectation dans cette œuvre méritoire qui n’est pas sans évoquer ‘’Le Maître du Haut-Château’’ de Philip K. Dick (Le Toucan).
Sébastien Socias